Vers les PAP Marque d'affranchissement

Entiers postaux : une renaissance

La France a longtemps fait un usage modéré des entiers postaux (c'est à dire des objets : enveloppes, cartes, ... où le timbre est imprimé directement sur le support).

Tout d'abord pour une raison historique : Hulot, chargé de l'impression des timbres-poste mobiles, en retirait un gros profit. Il n'était pas équipé (et ne voulait pas investir) pour produire des entiers postaux. Il a donc tout fait (y compris faire des faux des propositions de ses concurrents) pour empécher l'émission par les postes d'entiers postaux. Ce n'est que quand la Banque de France reprendra la fabrication des timbres qu'elle émettra aussi des entiers postaux. Leur usage sera surtout commercial et assez peu répendu auprès du grand public. Après la seconde guerre mondiale, l'usage des entiers postaux décroit, depuis la fin des années 1960 seuls la carte postale et l'aérogramme sont produits.

En 1984 en Isère, La Poste lance une expérimentation pour (déjà !) les Prêt-à-Poster. Une effigie de la Liberté de Gandon, sans faciale, est utilisée. Il s'agit donc du premier TVP français : pas de faciale, le timbre représente le coût d'un service (la lettre simple intérieure ici) quel que soit l'évolution du tarif. Pendant longtemps, on a pu penser que cet essai allait rester sans suite.

Le TVP, une innovation déterminante

À chaque changement de tarif, l'imprimerie des timbres-poste devait mettre d'urgence en fabrication de grosses quantités de timbres, souvent dans l'urgence car la décision est politique. Une première solution trouvée fut de faire des timbres alphabétiques, préparés à l'avance ils permettaient de............;

En 1993, le fameux TVP Marianne de Briat est émis. Il rentrera rapidement dans les moeurs. Il simplifie à la fois le travail de l'ITVF (les timbres "alphabétiques" répondaient à ce même objectif) : pas de travail supplémentaire lors des changements de tarif ; mais aussi celui de l'usager qui n'a pas à se préoccuper de compléter son affranchissement. Tout d'abord uniquement disponible en rouge (code couleur utilisé depuis 1969 pour désigner le courrier urgent), une version verte sera par la suite émise (couleur du courrier économique).

Avec le TVP, on passe de la notion de valeur faciale à la notion d'usage

La marque d'affranchissement : une marque, une extension du TVP

En 1994, le TVP Briat est utilisé sur des enveloppes, c'est la véritable naissance des Prêt-à-Poster. La Poste se trouve en face d'un problème : comment une même effigie peut signifier plusieurs usages possibles ? Avec la Marianne de Briat, elle fait varier le format (qui suit la dimension - et le poids maximal - de l'enveloppe) et la couleur (bleu pour l'internationnal).

La mention du poids maximal autorisé pour une enveloppe va s'inviter à gauche du timbre, avec la mention LETTRE obligatoire pour les enveloppes de plus de 20g. Sur des enveloppes sur mesure de format rectangulaire mais d'un poids maximum de 50g, la couleur de la Marianne de Luquet va devenir bleue. Sur des enveloppes de moyen format mais limité à 20g, la mention "moins de 20g" va être imprimée sous le timbre.

Avec la marque d'affranchissement, La Poste va simplifier le problème : les indications concernant l'usage possible de l'entier sont regroupées en un seul endroit. Les variations de taille sont cependant conservées.

La marque d'affranchissement est aussi... une marque ! Et cette marque ne s'affiche plus seulement sur l'emballage, elle prend la place d'honneur : celle de l'affranchissement. Cette volontée d'assoir une marque explique sans doute le choix d'un logo au détriment d'une illustration plus convetionnelle (comme une Marianne).